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Marché immobilier, passoires thermiques et évolutions législatives : comment se préparer ?

Interview de Guillaume ANGLES, fondateur d’IMMOFIX, dans B SMART au micro de Gilane BARRET

« 3 lettres qui bouleversent actuellement le marché de l’immobilier : DPE.
Vous savez que si vous avez une étiquette énergie E, F, G, dans quelques années, cela aura un impact négatif sur la location, et même sur la valeur du bien en général. Il faut donc agir face à ce qu’on appelle les passoires thermiques. Bonjour Guillaume Angles. Vous êtes le fondateur et président d’Immofix et votre spécialité c’est justement d’aider les propriétaires de maisons à revenir dans les clous des DPE corrects. C’est ça ?

– Exactement. Immofix c’est un tiers de confiance et notre mission c’est d’accompagner les propriétaires dans leurs travaux de rénovation énergétique globale et performante pour essayer d’atteindre la meilleure note sur l’échelle du DPE : c’est une note A-B. C’est le fameux bâtiment basse consommation qui est l’objectif de l’État pour l’ensemble du parc immobilier.

– Oui, alors vous avez des outils, d’abord vous faites une simulation pour le propriétaire ?

– Tout-à-fait ! Nous avons sorti une application récemment qui s’appelle Simuréno. Le propriétaire se rend sur notre site internet, il saisit son adresse, et il va pouvoir en quelques clics obtenir des premières informations pour essayer de se projeter dans son projet de rénovation. Il va connaître le montant estimatif des travaux, le montant des aides mobilisables, la mensualité de son crédit, donc c’est une première étape pour commencer à se projeter dans ce projet long et fastidieux de rénovation énergétique de sa maison.

– Et après c’est un audit énergétique 3D que vous proposez ?

– C’est ça, c’est la deuxième étape qui est fondamentale. L’audit énergétique, c’est un rapport qui fait à peu près 80 pages. C’est un format très long. Mais il est essentiel et fondamental puisqu’il va permettre de débloquer certaines aides. Sa seconde utilité, c’est de dresser une analyse détaillée de la consommation énergétique de votre maison. Et cet audit va inclure des préconisations travaux, il va vous dire précisément ce que vous devez faire pour atteindre une note A-B.
Nous allons aussi y inclure des projections financières et budgétaires pour vous faire l’idée la plus précise de ce qu’il faudra faire dans votre maison. Enfin, nous avons associé à ce document une capture numérique du logement, qui va permettre très simplement de se projeter dans sa maison. On y retrouve une synthèse de l’audit énergétique sous la forme de pastilles qui vont du rouge au vert en fonction de la performance énergétique des équipements. Cela permet au propriétaire de se projeter dans ses travaux, tout en ouvrant la voie au futur carnet d’information du logement.

– Est-ce-que vous pouvez nous garantir qu’en faisant tels travaux pour tel montant, je vais avoir la lettre A ou la lettre B ou la lettre C ? C’est possible ça ?

C’est ce que nous faisons. À partir du scénario d’audit, donc du scénario de rénovation que vous choisirez, nous vous accompagnerons de A à Z en mettant à votre disposition un ingénieur travaux. De plus, à la fin de ces travaux, nous allons bien évidemment contrôler les travaux et réaliser un DPE post-travaux pour s’assurer que la performance initialement ciblée a bien été atteinte. Et pour vérifier que la théorie colle à la réalité, nous vous proposerons, si vous le souhaitez, de connecter votre compteur Linky pour suivre votre consommation énergétique pendant 12 mois après la fin de travaux. Vous pourrez ainsi voir si les travaux ont permis d’atteindre un résultat conforme à vos attentes.

– Les DPE drastiques demandés par l’État son un vrai bouleversement dans le marché immobilier. Vous voyez arriver un flot de passoires thermiques sur le marché ?

– Alors je vais peut-être vous faire peur avec ce chiffre, mais quand nous avons commencé notre phase de R&D, nous avons découvert qu’il y avait 7 millions de maisons qui ont une note E-F-F en France. Et donc 7 millions de maisons qu’il va falloir rénover pour espérer atteindre un niveau BBC d’ici 2050.

– 7 millions sur combien de maisons en France ?

-Nous comptons au total un peu moins de 20 millions de maisons, et il faut savoir que les maisons qui ont une bonne note énergétique aujourd’hui, donc A-B, sont en fait très minoritaires. Plus de 90 % des maisons ont une note inférieure ou égale à C. Donc le parc immobilier est très énergivore.

– Mais l’État voudrait que tout le parc soit rénové d’ici 2050 ? Qand vous me dites qu’il y a 7 millions de maisons à rénover plus tous les appartements, est-ce que nous allons y arriver d’ici 2050 ?

– Aujourd’hui, tel que nous sommes organisés, ce n’est pas réaliste. Parce qu’il faut encore construire les bons outils pour y parvenir, et c’est d’ailleurs l’une de nos missions. Notre mission, c’est d’industrialiser cette rénovation énergétique et il y a énormément de travail à faire. Il n’existe pas encore d’outil qui nous permette de gérer trois-cents, quatre-cents, cinq-cents, six-cent-milles rénovations par an, et on parle surtout des rénovations globales, pas des rénovations où l’on change seulement le système de chauffage par exemple. Donc il y a tout un outil industriel à construire, et c’est ce qui est enthousiasmant, car nous avons environ 28 ans pour essayer d’y arriver.

– On peut se dire que dans dix ans, peut être que les paramètres auront changé. On en saura peut être plus aussi sur la façon de mieux isoler. Espérez-vous des avancées sur ce sujet ?

– Alors je me prononcerai pas sur les changements de la législation, on sait qu’il faut le faire de tout façon, parce que c’est une urgence. On le constate en ce moment en période de canicule, lorsqu’un bâtiment est mal isolé, nous avons trop chaud et cela impact très négativement le confort. En hiver, c’est l’inverse et les occupants ont trop froid. Donc il y a un vrai enjeu, qui se renforce avec la crise énergétique actuelle et l’augmentation des coûts de l’énergie. Il faut que nous industrialisions ces rénovations globales et performantes. Et c’est ce qu’essaye de faire l’État, puisqu’il baisse de plus en plus les aides accordées pour les petits travaux, qu’on appelle les mono-gestes. Ils vont essayer de privilégier les rénovations globales et performantes.

– Et vous me parliez aussi d’une valeur verte. Est-ce vrai que le prix d’une maison rénovée et qui a un bon DPE est beaucoup plus important qu’avant les travaux ?

– Exactement. Ce sont les notaires qui ont étudié ce phénomène depuis quelques années maintenant, ils appellent cela la valeur verte. C’est l’écart de prix que l’on constate dans les chiffres de vente, entre des logements qui ont une note A-B sur l’échelle du DPE, et ceux qui ont une moins bonne étiquette énergie. Lorsqu’on s’intéresse à l’écart entre les biens ayant une note A-B et ceux ayant une note F-G, l’écart de prix moyen s’élève à 23%. Même si chaque marché immobilier s’analyse localement et que des fluctuations peuvent exister, cela donne une tendance. Pour résumer, rénover son bien, ça fait du bien aussi à son patrimoine.

– Vaste enjeu et vaste chantier, on peut le dire ! Merci beaucoup en tout cas de nous avoir présenté vos activités chez Immofix.

– Merci beaucoup Gilane.»

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