La « prime coup de pouce économie d’énergie », plus communément appelée « prime coup de pouce énergie », permet de financer des travaux améliorant l’efficacité énergétique d’un logement. Instaurée en 2017 puis élargie à l’ensemble des ménages en 2019, ses jours sont aujourd’hui comptés. En effet, depuis le juillet 2021, les offres d’isolation et de chauffage à 1 € ont officiellement disparu.
Sommaire
- Fonctionnement de la prime « coup de pouce énergie »
- Les limites du dispositif coup de pouce et des offres de rénovation à 1 €
- Ce qui a changé au 1er juillet 2021
- Coup de pouce énergie : sursis pour les devis travaux signés avant le 30/06/2021
- D’autres aides peuvent vous permettre de financer vos travaux
Fonctionnement de la prime « coup de pouce énergie »
La prime « coup de pouce énergie » vise à faciliter et massifier les travaux de rénovation énergétique les plus performants. Cette charte fait partie d’un dispositif plus large, celui des certificats d’économie d’énergie, plus communément appelés « C2E », ou « CEE ».
Jusqu’au 30 juin 2021, la prime coup de pouce énergie comprenait plusieurs subventions différentes, les deux principales étant les coups de pouce « chauffage » et « isolation ». Deux autres primes venaient s’ajouter à celles-ci, le « coup de pouce thermostat avec régulation performante », et le « coup de pouce rénovation globale ». Différents types de travaux, confiés à des artisans RGE (Reconnus Garants de l’Environnement), pouvaient être réalisés pour bénéficier de ces primes :
- Remplacement d’une chaudière ;
- Remplacement d’un équipement de chauffage au charbon ;
- Installation de radiateurs électriques performants à la place d’anciens convecteurs électriques ;
- Installation d’un thermostat programmable sur un système de chauffage individuel existant
- Travaux d’isolation thermique ;
- Rénovation globale et performante d’un logement (sur la base d’un audit énergétique) : réalisation d’au moins 55 % d’économies d’énergie pour une maison et 35 % pour un bâtiment collectif.
Les primes étaient proposées à tous, sans conditions de ressources. Toutefois, leur montant différait selon la catégorie de revenus du foyer et en fonction des travaux réalisés. Les primes proposées aux foyers aux revenus modestes et très modestes étaient donc les plus généreuses.
Les limites du dispositif coup de pouce et des offres de rénovation à 1 €
Malgré l’ambition louable de la charte coup de pouce, cette dernière n’était pas sans failles. Elle a en effet créé un effet d’aubaine pour certaines entreprises malveillantes, qui se sont lancées dans une course aux CEE grâce aux offres d’isolation et de chauffage à 1 euro. Assez rapidement, de nombreuses arnaques et malfaçons ont été signalées sur les chantiers :
- Travaux bâclés, inachevés, voire jamais réalisés,
- Chantiers non déclarés ;
- etc.
Par conséquent, certains ménages ayant bénéficié de l’offre à 1 € n’ont jamais vu de réelle amélioration sur leur consommation d’énergie et sur leurs factures. Finalement, la multiplication des pratiques frauduleuses est venue faire de l’ombre aux entreprises les plus sérieuses. Leur crédibilité a été mise à mal auprès des clients, tout comme celle des primes coup de pouce. Les chiffres parlent pour eux-mêmes : à l’été 2019, soit peu de temps après la mise en place des nouvelles primes coup de pouce, la DGCCRF* comptabilisait pas moins de 20 % de plaintes en plus dans le secteur de la rénovation énergétique.
*Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
Ce qui a changé au 1er juillet 2021
Pour améliorer l’efficacité du dispositif et supprimer ces effets d’aubaine, l’État a décidé de réduire le montant de certaines primes coup de pouce et d’en supprimer d’autres. Les aides ont donc été recentrées sur les travaux les plus ambitieux. Dorénavant, l’idée est de défendre l’isolation dans le cadre de bouquets de travaux ou d’une rénovation globale, et de limiter les approches opportunistes. L’objectif affiché était clair : supprimer les offres de rénovation à 1 €.
L’augmentation du reste à charge devrait protéger les ménages des entreprises aux intentions malhonnêtes, et les responsabiliser sur le coût réel d’un projet de rénovation énergétique. Isoler ses combles ne devrait pas se faire pour le prix d’une baguette de pain. En effet, la rénovation énergétique doit être perçue pour ce qu’elle est réellement : un investissement à long terme. Un travail d’évangélisation est donc nécessaire. Souvent, payer plus cher ses travaux signifie aussi être plus exigeant sur leur qualité.
Voici ce qui a concrètement changé au 1er juillet 2021 :
- La prime coup de pouce isolation continue d’être attribuée de manière moins généreuse entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2022. En effet, le montant des aides, qui était auparavant compris entre 10 et 20 € par mètre carré d’isolant posé, est maintenant compris entre 10 et 12 euros. La prime coup de pouce isolation sera entièrement supprimée à partir du 1er juillet 2022.
- La prime coup de pouce chauffage n’est plus distribuée depuis juillet 2021 pour les logements souhaitant s’équiper d’une chaudière à gaz très performante ou de radiateurs électriques. En revanche, une aide continue d’être versée jusqu’en 2025 pour les travaux permettant l’installation d’une chaudière biomasse ou d’une pompe à chaleur.
- La bonification pour le remplacement d’un chauffage à énergie fossile par un chauffage à énergie renouvelable est maintenue jusqu’en 2025.
- La prime coup de pouce rénovation globale qui, comme son nom l’indique, vise à récompenser les opérations de rénovation performante des logements, est également maintenue et consolidée.
Coup de pouce énergie : sursis pour les devis travaux signés avant le 30/06/2021
Pour ne pas pénaliser les démarches déjà lancées et permettre aux professionnels d’anticiper et de se structurer, une petite période d’adaptation a été prévue.
Si votre devis de travaux a été signé avant le 9 février 2021 (date de mise en consultation des textes sur le remaniement des primes), vous bénéficierez d’un sursis jusqu’au 08/02/2022 pour finir vos travaux et bénéficier des primes dans leur ancienne version.
Si vos travaux ont été engagés avant le 01/07/2021, vous pourrez également profiter d’un sursis jusqu’au 30/11 de cette même année pour recevoir les anciennes primes.
D’autres aides peuvent vous permettre de financer vos travaux
La suppression de certaines offres coup de pouce ne signifie pas la fin des aides financières pour autant. Les aides de l’État pour réaliser des travaux d’économies d’énergie sont encore nombreuses et souvent cumulables, surtout si la rénovation effectuée permet d’atteindre une bonne performance énergétique. Les plus importantes sont les suivantes :
- La prime « MaPrimeRénov » de FranceRénov’
- Le dispositif des CEE (Certificats d’Economie d’Energie)
- L’Éco prêt à taux zéro (Eco PTZ)
- La TVA à taux réduit 5,5%
Ces aides peuvent couvrir une grande partie du coût des travaux. N’hésitez pas à vérifier votre éligibilité à ces dernières en utilisant le simulateur « Simul’aides » du réseau FAIRE.